L'accouchement

Publié le par Merhand Claire

Il existe une grande inconnue dans l'équation "Je veux un enfant": l'accouchement. La naissance de ma fille ne fut pas une partie de plaisir et j'en garde un souvenir plutôt difficile. Cependant, ce dont je me souviens le plus, c'est des premiers instants que j'ai passé avec Nora et mon mari. A l'instant où je l'ai vu, j'ai mis de côté les heures précédentes, j'ai oublié ma position encore inconfortable pour me rassasier d'elle. Mon petit miracle vivait ses premières minutes et je ne pouvais détacher mes yeux d'elle.

Elles étaient loin mes premières contractions à 2h30 du matin. Loin le moment où j'ai réveillé mon mari sous l'effet d'une contraction particulièrement douloureuse même si ce n'était rien comparé à celles qui ont suivi. Cependant, elles n'avaient rien à voir avec celles qui avaient accompagné les derniers mois de ma grossesse. C'est pourquoi je me suis dit que le moment était venu. Mon mari avait passé la soirée en ville pour la Fête de la Musique et il venait juste de rentrer et de s'assoupir. Autrement dit, le réveil a été difficile et il lui a fallut un moment pour émerger après plusieurs cafés et une bonne douche. Pendant ce temps-là, j'avais des contractions toutes les cinq minutes et j'essayais de suivre les conseils de la sage femme pour qu'elles soient plus supportables, çà marchait plutôt bien. J'ai également pris un bain pour me relaxer. Au bout de deux heures et demie, j'ai appelé la maternité pour les prévenir que nous arrivions et nous sommes partis pour le CHU. Une fois sur place, on nous a installés dans une salle avec baignoire et j'ai pu reprendre un bain. Par la suite, les contractions sont devenus de plus en plus douloureuses et la dilatation progressait assez vite alors on nous a emmené en salle de naissance. C'est dingue comme le temps s'est suspendu pendant ces quelques heures. Malgré les minutes qui s'égrenaient, je décomptais le temps en contraction et en repos. Je me souviens de moments paisibles avant la salle de naissance. Mon mari et moi étions seuls et la pièce était silencieuse. Nous avions l'impression d'être seuls au monde. Et puis, une fois en salle de naissance, les choses se sont accélérées, l'anesthésiste est venu pour la péridurale et çà a duré longtemps à mon avis et çà a été difficile. En effet, il n'est pas facile de rester immobile quand on a des contractions et que çà dure depuis des heures. Mais après çà, quel bonheur! Je ne sentais plus la douleur, sauf à un endroit et encore très faible. Cependant, ils m'ont redonné une dose d'anesthésiant et après cela, je ne sentais vraiment plus rien. Ensuite, j'ai perdu les eaux et là, je ne l'ai su qu'après mais ma chère petite fille avait évacué son méconium dans son liquide amniotique. Pour les personnes non averties, le méconium est le premier caca que les bébé font après leur naissance quand leur rectum s'ouvre. Il contient tout ce que votre bébé a fait passer dans son intestin pendant qu'il était dans votre ventre. Quand un bébé dépasse son terme, c'est une des choses que les médecins vérifient et dans le cas où le bébé évacue son méconium dans son liquide amniotique, ils peuvent déclencher l'accouchement. Dans mon cas, la conséquence à cet état de chose, c'est qu'au moment où ma fille est sortie, ils ne l'ont pas stimulée pour qu'elle crie. Au contraire, ils ont attendu d'avoir aspirer le liquide amniotique qu'elle avait dans les poumons pour la laisser déployer ses alvéoles pulmonaires avec sa première goulée d'air. Cependant, au moment où mon mari et la sage femme découvrait la couleur du liquide amniotique, je n'avais pas conscience que mon accouchement ne se passait pas tout à fait normalement. Mon mari ne souhaitait pas m'inquiéter mais il voyait bien que le coeur de notre bébé faiblissait petit à petit. Quant à moi, j'ai commencé à m'angoisser quand j'ai vu le médecin dans la salle. Je savais que si le médecin venait en salle de naissance, c'était qu'il y avait un problème. De plus, la sage femme parlait de faire un prélèvement sanguin au bébé pour s'assurer qu'il allait bien. J'avais peur pour mon bébé. Et puis, ils se sont rendus compte que le moment était venu pour moi de pousser alors le médecin a débarqué dans la salle avec je ne sais plus combien de sages-femmes et d'aides-soignantes. Il y avait foule et j'ai même aperçu l'anesthésiste. Tout le monde était inquièt. Alors, j'ai commencé à pousser mais je crois que la deuxième dose d'anesthésiant était trop forte car je ne sentais rien et d'après les réactions du médecin et des sage-femmes, je ne devais pas bien faire les choses où alors pas assez vite. Le médecin finalement a fait sortir mon mari et il s'est servi de la ventouse pour aider ma fille à sortir. Il me l'a posé sur le ventre durant une seconde le temps de couper le cordon et la sage-femme l'a emporté. Je n'ai même pas eu le temps de m'enquérir sur le sexe de mon bébé et quand la sage-femme est revenu, elle ne savait pas elle non plus si c'était une fille ou un garçon. J'avais hâte de voir mon bébé pour m'assurer qu'il allait bien. C'est alors que mon mari est entré dans la salle avec Nora dans les bras et malgré le sang et le méconium qui la recouvrait je l'ai trouvé le plus beau bébé du monde. Et aujourd'hui, je n'ai toujours pas changé d'avis, ma fille est la plus belle petite fille du monde.

Publié dans Nora

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